Brexit: pour Boris Johnson, le Royaume-Uni peut vivre avec un «no deal»
Boris Johnson a de nouveau insisté, dimanche 4 octobre, sur le fait que si les négociations commerciales post-Brexit avec l’UE n’aboutissent pas à un accord avant la fin de la période de transition, les Britanniques pourraient « puissamment prospérer ».
Boris Johnson excelle dans l’art de souffler le chaud et le froid selon ses auditeurs. Après avoir adopté un ton conciliant samedi auprès des Européens, le Premier ministre britannique s’est employé ce dimanche, lors d’une interview à la BBC, à rassurer les Brexiters, au sein de l’électorat britannique et de son parti, en présentant un accord post-Brexit comme un simple bonus.
La veille, le chef du gouvernement conservateur s’était pourtant mis d’accord avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour que Londres et Bruxelles intensifient leurs négociations, qui restent dans l’impasse à l’issu d’une neuvième session de discussions cette semaine, et malgré un timing de plus en plus serré.
Le Royaume-Uni continue d’appliquer les règles européennes jusqu’au 31 décembre 2020. Faute d’accord commercial à cette date, seules les règles de l’Organisation mondiale du commerce et ses droits de douane élevés s’appliqueraient, avec de potentielles conséquences désastreuses pour une économie britannique déjà fragilisée par la pandémie de nouveau coronavirus.
En coulisses, le gouvernement admet en être conscient. Mais les conservateurs tiennent leur Congrès annuel depuis ce week-end. Et, de plus en plus critiqué pour sa gestion de la pandémie et des négociations sur le Brexit, Boris Johnson a tenu à adopter un ton bravache et ferme.